PIQOTrès prochainement, vous trouverez sur le marché un nano-ordinateur “made in France”, carrément pas cher…

Ce projet a vu le jour grâce à l’association 6 Neversois, qui voyant que le parc informatique français était juste outrageusement surdimensionné,  ont décidé de créer un ordinateur qui réponde aux vrais besoins de ses acquéreurs.

Quand David s’attaque à Goliath, ça donne PIQO !

J’ai eu l’honneur de pouvoir questionner Émilien Court, principal responsable du projet…

La Voix du Bio : Comment est née l’aventure PIQO ?

 Émilien Court : PIQO est né du constat qu’il n’existait pas sur le marché d’ordinateur de bureau très bon marché conçu pour répondre aux besoins élémentaires alors même que de nombreuses administrations ou entreprises avaient finalement un usage très limité de leur parc informatique compte tenu de sa puissance.
 J’ai pu constater aux travers de mes expériences professionnelles que de nombreux PC ne servaient qu’à se connecter à une application sur un Intranet via un navigateur par exemple. L’idée d’une solution moins coûteuse et plus économe en énergie était évidente pour répondre à ces besoins limités.
Techniquement, tout était disponible, il ne restait plus qu’à regrouper et adapter diverses technologies pour en faire une solution simple et clés en mains.
Émilien Court

Émilien Court

La Voix du Bio : Qui en est à l’origine ?

 Émilien Court : moi-même, 31 ans, informaticien dans un vie antérieure et désormais étudiant infirmier et aide-soignant, rapidement rejoint par Christophe Schweizer, professeur d’économie, Isabelle Lebrevaud, travailleuse sociale, Alexis Réjasse, musicien, René Navarro, ancien directeur d’usine et Cyril Divoul, chargé de communication.

La Voix du Bio : Pourquoi ce nom ?

 Émilien Court : PIQO est en fait la contraction de PI COmputer. Pi fait référence à la carte mère qui a été retenue pour la première version, Raspberry Pi 2, conçue et commercialisée par une fondation à but non lucratif anglaise. Pico signifie aussi petit.
Le Q a remplacé le C pour des raisons légales…

La Voix du Bio : Que faut-il pour faire fonctionner cet ordinateur ?

 Émilien Court : Un moniteur ou une TV équipés de prises HDMI ou VGA, un clavier et une souris suffisent. Le WIFI est en option via un adaptateur USB.PIQO ID

La Voix du Bio : Peut-on tout faire avec PIQO ?

 Émilien Court : PIQO est conçu pour répondre à des besoins élémentaires :
  • Vous pouvez faire du traitement de texte, du tableur, des présentations avec la suite bureautique libreOffice
  • Vous pouvez aller sur Internet grâce au navigateur Chromium
  • Vous pouvez écouter de la musique ou regarder des vidéos
  • Vous pouvez brancher vos clés USB ou disques durs externes
  • PIQO peut lire et créer des PDF, utiliser une imprimante, accéder à des lecteurs réseaux, servir de client léger pour se connecter à une session windows distante…
Ça n’est par contre pas un ordinateur conçu pour jouer, faire du graphisme et plus globalement toutes les tâches spécifiques qui nécessitent de la puissance.

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La Voix du Bio : PIQO est-il facile d’utilisation pour les néophytes ?

 Émilien Court : Le système d’exploitation que nous avons retenu est une distribution Linux baptisée Xubuntu.
Nous l’avons optimisée pour PIQO et elle est très simple à prendre en main (entre nous plus facile que Windows 10).
Les utilisateurs ne sont pas dépaysés, ils retrouvent un bureau avec des raccourcis, une barre de tâches, une zone de notifications et un menu principal qui regroupe les applications.
Le fonctionnement est très proche des autres systèmes courants : des fenêtres, menus en haut, mêmes raccourcis claviers…
 Linux est cependant un système beaucoup plus sûr.
 D’abord il n’y a presque pas de virus, ensuite, aucune modification ne peut être apportée au système (installation de logiciel par exemple) sans le mot de passe administrateur : un atout pour éviter les problèmes liés aux fausses manipulations des utilisateurs.

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La Voix du Bio : Pourquoi le prix de ce nano-ordinateur est-il si abordable ?

 Émilien Court : PIQO est si abordable parce que nous utilisons des technologies libres. La carte mère (Raspberry Pi 2), le système d’exploitation Xubuntu et tous les logiciels sont libres. Autrement dit, ils peuvent être diffusés, modifiés et rediffusés gratuitement.
Le logiciel libre est selon nous la réponse aux problématiques de fracture numérique. Par ailleurs, ces logiciels répondent à des règles éthiques très strictes : transparence, accès au code source et plus globalement une philosophie qui défend la diffusion libre des savoirs.
L’assemblage quant à lui est effectué en France.

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La Voix du Bio : Quel est le public ciblé ?

 Émilien Court : Initialement PIQO était plutôt conçu pour les administrations, collectivités ou écoles. Rapidement, on s’est rendu compte qu’il pouvait aussi répondre à des besoins professionnels et le grand public a manifesté un certain intérêt.
Notre projet s’adresse quand même en priorité aux collectivités avec pour but de favoriser l’équipement tout en faisant baisser la facture et en rendant la collectivité moins dépendante des solutions propriétaires (Microsoft, Apple, Google…).

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La Voix du Bio : En quoi PIQO est-il éco-responsable et écologique ?

 Émilien Court : La consommation électrique de PIQO est très faible : entre 3W et 10W. A titre de comparaison, un PC du bureau traditionnel est équipé d’une alimentation de 300W
Ensuite il est extrêmement petit (pas plus gros qu’un paquet de cigarettes), ça représente beaucoup moins de déchets et de transport qu’un ordinateur de bureau classique.
Enfin, son plastique ABS est recyclable et peut être réutilisé à l’infini.
L’on peut donc vraiment saluer cette excellente initiative, qui se veut tout aussi bien sociale que solidaire, et environnementale.

C’est un vrai projet de société, dénué de tout intérêt financier, dont on peut être fier au pays des Lumières.

La connaissance accessible à tous, à un prix qui se veut, on ne peut plus abordable.

De quoi équiper toutes les écoles et administrations de France et de Navarre !

PIQO sera vendu à partir de 79,90€ pour 8G, et 99,00€ pour 32G, affaire à suivre !

Ce que j’adore dans mon travail de blogueuse Bio, c’est que tous les jours je découvre des personnes pleines de ressources et de bon-sens , créant des solutions écologiques ou écocitoyenne pour un avenir plus serein.