Adel KsK, plasticienne française née à Séoul en Corée du Sud, issue de la diaspora coréenne silencieuse des enfants adoptés, a décidé de faire de sa double culture, son œuvre.
On retrouve dans ses peintures, l’identité balayée d’enfants anonymes, masques blanchis représentés par leur numéro d’adoption. Ces petits fantômes, ne laisse rien transparaitre de leur sentiment d’abandon, si ce n’est leur visage figés et lisses, qui laissent le spectateur dans le plus grand questionnement. Ils explosent de lumière, émergeant d’une matière laborieuse. Leur regard, insondable, nous demande pourquoi, sans que nous puissions réellement y répondre.
La question de l’identité y est omniprésente.
Ces portraits me font penser à ceux que l’on pouvait trouver sous le règne de Victoria, dernier hommage aux défunts. Le visage blême et la flamme du vivant disparue.
Le travail d’Adel ne s’arrête pas là, et ce que l’on perçoit dans ses dessins à la plume, est très différent de ses portraits d’enfants.
D’une certaine manière, on passe de la terre brûlée de l’enfance, à la Renaissance de la Femme, superposition habile de la culture coréenne et européenne.
La volupté, la sensualité et l’onirisme prennent part aux compositions de chacune des œuvres.
La Nature toute puissante enfante, continuant ainsi à alimenter le cycle de la Vie. On retrouve souvent la présence du Mogo, l’arbre brûlé ou encore le dragon, symboles d’un deuxième cycle de vie en Corée.
La femme végétale germe, végétalise tout comme les allégories de l’Art Nouveau de Mucha. Le motif est précis et se multiplie à l’infini. Le disque est également très présent, symbole du cycle perpétuel.
Cela évoque la réalisation de soi dans la Maternité, la plénitude dans la continuation de l’œuvre de la Nature.
L’Œuvre d’Adel ne se contente pas de médiums classiques, ainsi vous pourrez découvrir sur son site, ses “Video Letter” , ses installations dans La “Maison d’Alice” et ses performances : I Pretend To Be, et Women’s Flower.
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