Encore un article à propos de la crise sanitaire me direz-vous…
Et je vous comprends !
En cette période mortifère et anxiogène, nous n’avons pas besoin de plus d’informations délétères.
Je vous rassure tout de suite, je ne rentrerai pas dans la propagation de fakes et me garderai bien de vous donnez mon avis sur ces informations.
Juste envie de faire un point sur ce que je constate autour de moi…
Sur ce que cette période de confinement à révélé sur les différentes personnes qui m’entourent.
Dans un premier temps, les annonces du président de la république, ont été comme prises comme une période de vacances pour beaucoup d’entre-nous…
Peu de personnes de mon entourage l’ont pris au tragique.
Évidemment il y a ceux qui restent graves en toutes circonstances. On ne se refait pas.
Une poignée a commencé à parler de mesures liberticides.
Le gros problème en France, selon moi c’est que dès que l’on touche à nos libertés individuelles, on commet le crime de lèse majesté…
Après l’euphorie de l’annonce, le soufflé est vite retombé.
Certains ont commencé à prendre conscience de la gravité de ce petit virus que nous observions du coin de l’œil depuis quelques temps.
Dans une société qui préfère faire l’autruche sur les sujets graves, parler du spectre de la mort effraie.
Or, là pour la première fois depuis très longtemps, nous avons été mis au pied du mur.
Oui nous risquions éventuellement la mort, si nous ne respections pas le confinement.
Au début, chacun de nous essayait de se rassurer en se disant que cela ne touchait que nos ainés.
Les plus de 70 ans.
Et puis, les statistiques ont commencé à parler, et on s’est aperçus que des personnes de 40/50 ans étaient elles aussi touchées
Le temps avançant, nous avons tous eu dans notre entourage un malade ou une personne décédée.
Pour la plupart d’entre nous, cela a commencé à devenir intolérable.
Dans la tête de nombre de personnes, nous sommes invincibles, infaillibles. Et chez les Français, nous avons la fâcheuse tendance à penser que nous sommes mieux que nos voisins.
Que cela n’arrive qu’aux autres.
J’ai pu observer des comportements très particuliers.
Que ce soit des personnes proches ou de simples voisins.
La douche froide de l’évocation de la mort, a commencé à frapper…
Des personnes qui habituellement simulent une vie trop cool, ont commencé à flipper grandement.
La rationalité dont ils font preuve habituellement a volée en éclats.
Ils ont commencé par isoler les personnes âgées de leur entourage.
Puisque la messe médiatique diffusait l’information que seuls les retraités étaient touchés.
Et au mépris des règles de précautions, je les ai vus prendre des largesses avec le confinement.
Beaucoup ont eu recours à des attestations sur l’honneur frauduleuses.
Que ce soit visite à une personne fragile ou encore garde partagée des enfants…
Ceux là même qui commençaient par cracher sur les autres parce qu’ils ne respectaient pas stricto-sensu ledit confinement…
À l’heure actuelle, ces mêmes personnes ne respectent pas l’heure de sortie, mais passent leur après midi en sortie (3 ou 4h)…
Elles traitent les gens de demeurés, se sentant bien supérieures à leurs semblables.
Il y a ceux aussi qui traitent les personnes en difficulté d’assistés.
Ceux qui geignent de leur liberté emprisonnée.
Les familles, qui vivent dans les faux-semblants. Là, pas d’échappatoire. Pas de possibilité de se réfugier dans le sport, les sorties, les bars ou encore le travail…
Obligés d’affronter la réalité de leur quotidien.
Leurs gosses qu’ils ne supportent pas, leur mari/femme qu’ils ne peuvent plus voir en peinture.
J’ai des connaissances qui préfèrent diluer leur détresse dans l’alcool. D’autres consomment frénétiquement les sites porno pour tromper la misère sexuelle dans laquelle ils se sont enfermés (je précise que la misère sexuelle ne concerne pas les personnes célibataires, mais plutôt celles en couple qui ne sont pas totalement satisfaites de leur vie sexuelle).
Il y a eu beaucoup de prises de conscience. Aussi.
En confinement, beaucoup se sont rendu compte de l’absurdité de leur vie.
Que finalement le travail pour lequel ils vendaient leur âme n’était pas essentiel au fonctionnement de la société.
Certains se sont rendu compte de la puissance de la nature.
Comment une si petite chose remettait en cause l’ordre mondial.
Et que la Nature se remettait vite de l’absence humaine.
Comme pour nous dire que nous n’étions pas essentiels sur cette planète, et que finalement la terre se portait beaucoup mieux sans nous.
L’air s’est allégé, le ciel est redevenu bleu, le printemps pointait le bout de son museau.
Lors de mes bains de soleil, j’entendais à nouveau les oiseaux chanter, je sentais les fragrances délicates des fleurs chatouiller mes narines.
Un peu partout à travers la planète, les animaux venaient nous rendre visite dans les villes. Des pandas se sont reproduits. Les eaux de Venise sont redevenues limpides. La vallée de Chamonix s’est détoxifiée. Le voile de pollution s’est levé autour du Taj Mahal.
Croyez-vous avoir réellement besoin de prendre l’avion pour vos vacances ?
Et là j’entendais autour de moi que les gens étaient prisonniers…
C’était là le constat de leur isolement.
Ils se sentaient en rétention.
Ceux là même qui en temps “normal” te disent de relativiser…
Qu’aurait dû dire Nelson Mandela (27 ans de prison) ou Anne Frank (2 ans), lors de leur isolement ?
Nous forgeons nous-mêmes nos prisons. Elles ne sont dues qu’aux pensées limitantes qui régentent nos vies.
Lorsque je disais que nous étions privilégiés par rapport à ceux qui se levaient pour aller travailler, je me faisais rabrouée.
Oui nous sommes privilégiés. Le problème c’est que nous ne nous rendons pas compte que le mode de vie auquel nous souscrivons est aliénant.
La grande majorité d’entre nous est esclaves du néolibéralisme.
On nous dictent nos modes de consommation, la façon de nous comportez en société, dont on doit s’habiller, manger, faire l’amour.
Tout n’est que conditionnement.
Et cela se joue de façon insidieuse.
Sur les réseaux sociaux, à travers les médias, la culture, les pubs, la mode, les cosmétiques…
Oui nous ne sommes pas libres. Mais ça n’est pas ce confinement qui nous prive de notre liberté.
Au contraire c’est un formidable tremplin pour réviser nos façons de penser.
Pour une fois nous avons du temps !
J’entends toujours des : “Je n’ai pas de temps à moi”. Et là pour une fois que nous avons tout notre temps, que faisons-nous ?
Nous nous plaignons.
En même temps il aura fallu cet épisode pour que nous nous rendions compte que ceux de nous dénigrions auparavant étaient juste essentiels.
Combien de fois ai-je vu ou entendu des horreurs sur les caissières ou les éboueurs ?
Chacun de nous veut vivre comme un empereur.
Au mépris de la qualité.
De la qualité de sa vie déjà.
Manger de la viande à tous les repas.
Partir loin en vacances.
S’habiller à la mode.
Se perdre dans des activités diverses et variées pour fuir la médiocrité de sa vie.
Et tout ça dans le plus grand mépris du respect de la vie.
Croyez-vous que vous avez besoin d’un T-shirt griffé manufacturé par un enfant de l’âge de votre cadette, pour vous sentir mieux dans votre vie ?
Que manger une côte de bœuf 3 fois par semaine est bon pour votre santé ? Et que sa production n’a aucun impact sur l’environnement ?
Que si toute la planète se comportait ainsi au 15 janvier il n’y aurait plus de steak au menu…
Que votre petit voyage en famille en avion pour l’Espagne, l’Italie ou encore Punta Cana, le tout en low cost n’a aucune répercussion sur le réchauffement climatique ?
Qu’avons-nous envie de léguer aux générations futures ?
Une vision avec œillères comme celle que nous avons actuellement ?
Ne pas regarder trop loin pour ne pas nous faire peur ?
Et donner aux générations futures cet héritage de peur permanente dans laquelle nous sommes emmurés ?
La Vie n’est pas ce que nous nommons la vie.
La Vie commence dans son intériorité pour irradier vers l’extérieur.
Nous sommes dans la survie permanente. (Je la nomme sous-vie !)
Je comprends que nombre d’entre-nous flippent de cette période d’introspection.
C’est douloureux de faire le constat que notre vie ne nous convient pas.
Beaucoup resteront encore dans le déni, préférant se contenter de cette vie en tinto-mezzo plutôt que d’affronter leur intériorité qu’ils redoutent plus que tout.
C’est plus confortable de rester dans une zone de confort que de plonger vers l’inconnu.
Dans cette société cartésienne, il est plus tolérable de rester dans une forme de contrôle que de lâcher-prise.
En réalité, nous ne contrôlons rien.
La preuve en est. Un petit virus a foutu un bordel noir sur la planète.
Il a remis en perspective toute notre civilisation.
Les dirigeants ont réagi de manière impulsive et infantile.
Sans aucun bon sens.
Est-ce là révélateur d’une civilisation immature ?
Je crois que oui.
Quand je vois des quadragénaires et des quinquagénaires étaler leur vie sur les réseaux sociaux comme le font des enfants de 12/14 ans, ou se comporter comme des midinettes punies à rester dans leur chambre, je crois qu’effectivement nous ne sommes pas matures.
N’a t’on pas d’autres occupation que le digital ?
Sommes nous tous des no-life ?
Ayant besoin de nous rassurer à travers des like pour nous sentir vivants ?
Le problème c’est que nous préférons succomber à une vie superficielle plutôt que de nous tourner vers l’immuable.
En n’affrontant pas nos zones d’ombres, préférant nous réfugier dans l’alcool, la drogue, le travail, le sexe, les antidépresseurs et anxiolytiques.
Le confinement nous permet de retrouver les valeurs profondes de la vie.
Pour certains un éveil spirituel. Ils y voient comme une mise à jour de l’humanité !
Je pense qu’avec tous les évènements qui arrivent depuis quelques temps, cela serait plutôt salvateur de commencer à réfléchir à l’impact de nos modes de vie sur la planète.
Que l’on soit dans un chemin spirituel ou non.
Les français ont aussi redécouvert l’ennui.
De l’avis des psychologues, l’ennui est fondamental à la construction de la personnalité.
Clairement, c’est lorsqu’on s’emmerde que l’on se découvre des trésors d’ingéniosité pour contrecarrer l’ennui.
Il y a aussi un truc qui m’intrigue.
C’est cette dépendance aux coiffeurs et aux esthéticiennes…
Je ne pensais pas que cela était un besoin vital !
Franchement, n’a t’on pas autre chose à penser que son apparence lorsqu’on est avec sa famille ?
En théorie les gens qui nous aiment ne se formalisent pas pour une racine apparente ou des poils sous les aisselles.
Parmi les heureuses surprises, j’ai vu beaucoup de solidarité émerger.
Que ce soit dans ma vie, ou encore à travers le monde.
Lady gaga qui organise un concert mondial, des personnes qui offrent des repas aux soignants pour les remercier et les encourager, ou encore les applaudissements chaque soir aux fenêtres, de la bienveillance de certains de mes voisins, des liens familiaux ou amicaux se resserrer.
Toutes ces personnes qui donnent de leur temps aux autres sans aucune attente en retour.
Il y a de la beauté partout.
Il suffit simplement d’ouvrir les yeux pour la voir.
En conclusion, je crois que beaucoup d’entre nous vivent dans une perpétuelle fuite en avant.
Nous avons peur de nous retrouver face à nous-mêmes et cela est insupportable. Nous préférons vivre dans le déni de nos vies en nous diluant dans une multitude d’activités.
Ceux qui tueraient père et mère pour vivre sur une île déserte…
Là tu es sur ton île, et alors ?
Es-tu plus content ?
Je crois que simplement changer de point de vue ouvre de nouvelles perspectives.
Oui on peut toujours voir le verre à moitié vide.
Mais à part vous, qui cela impactera t’il ?
Ouvrez les yeux, ce confinement est une bénédiction.
La vie ce n’est pas sortir tout le temps, c’est se contenter de ce que l’on a.
Pas d’être en concurrence permanente, pas d’être exposé, pas d’avoir besoin des autres.
Se suffire à soi-même, être sa propre joie.
Nos besoins vitaux sont respirer, manger et dormir. Ni plus ni moins.
Le reste n’est que littérature.
Soyons réellement responsables de nos choix, sans attendre que les réponses viennent de l’extérieur.
C’est le meilleur moyen de rester redevable, d’attendre après quelqu’un.
La liberté c’est de ne jamais être obligé de dire merci.
Soyons autonomes, soyons libres. Vivons pleinement même pendant le confinement.
Nous sommes tous des libres penseurs. Faisons valoir notre authenticité.
Aussi j’espère sincèrement, que chacun de nous tirera partie de cette période de réflexion et d’introspection, pour mettre en place dans sa vie plus de respect pour soi, pour les autres et plus que tout pour notre belle planète Terre.
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