Tous les textiles sont composés de fibres ou de fils.

Savez vous les reconnaître ?
La question est un peu tordue (comme les fibres pour obtenir du fil !!!), mais c’est la jungle pour reconnaitre un tissus de nos jours !!!

Je vais tenter de vous éclairer un petit peu sur la question, mais je vous préviens tout de suite, ça va être assez long !

Cependant, cela n’est pas inintéressant dans la mesure où une fois bien assimilé, vous pourrez choisir plus efficacement des produits moins polluants pour la planète… 

Les fibres textiles sont classées en trois grandes catégories.

  • Les textiles naturels.
  • Les textiles artificiels ou synthétiques.
  • Les textiles minéraux.

Jusque là tout le monde suit ?

Les textiles naturels viennent soit des végétaux soit des animaux.

Parmi les végétaux, on peut utiliser leurs graines, leurs tiges, leurs feuilles ou bien leurs fruits.

Textiles issus des graines :

  • Le coton. C’est la fibre la plus produite dans le Monde, 20 millions de tonnes par an. La culture classique du coton est aussi la plus gourmande en eau. C’est le troisième consommateur mondial d’eau d’irrigation. Ainsi en ex-URSS, la mer d’Aral a complètement disparu suite au détournement des deux fleuves qui l’alimentaient. En effet, pour produire massivement le coton, Amou-Daria et Syr-Daria ont été détournés de leur lit pour approvisionner les canaux irriguants les cultures de coton. C’est une des catastrophes environnementales les plus importantes du XXème siècle. Pour obtenir un kilo de coton, il faut entre 5400 et 19000 litres d’eau. Mais ce n’est pas tout, parce que le coton est extrêmement fragile face aux bestioles et aux maladies, il faut le traiter. Son traitement nécessite 24% de l’utilisation mondiale de pesticides. Avant de pouvoir commencer à le teindre, il faut le blanchir au chlore. Il peut ainsi supporter une trentaine de traitements avant la teinture.
  • Le kapok. On l’utilise généralement en rembourrage. Il vient des régions de l’Indonésie et de la Thaïlande. Ce duvet est très imperméable et imputrescible, mais malheureusement inflammable.

    Kapok

    Kapok

Textiles issus des tiges :

  • Le lin. Utilisé depuis l’aube de l’Humanité (On en a retrouvé trace dans la grotte de Dzudzuana, datant de plus de  36 000 ans), le lin était considéré comme précieux et sacré voire magique ! Tissus phare de l’été, il est indémodable, et son entretien est facile, mais son repassage est une horreur !
  • Le chanvre. Issu de la famille des Cannabinacées, on évite de le fumer ! Originaire des régions équatoriales, sa croissance est très rapide. C’est un tissus léger et agréable à porter.
  • Le jute ou le kenaf. Principalement utilisés pour les cordages, l’horticulture et les sacs de toiles (de la Poste fut un temps). Le jute n’est pas très confortable à porter comme tissus.
  • La ramie ou bien ortie de Chine, est originaire d’Asie. Utilisée depuis plus de 6000 ans, ce tissus a des propriétés absorbantes. La ramie sèche très rapidement, et résiste aux bactéries et aux moisissures. Son toucher est très doux et son entretien facile.

Textiles issus des feuilles :

  • Le sisal. Originaire du Mexique, le sisal est issu d’un cactus que l’on connait bien en cuisine, l’agave. Sa fibre est principalement utilisée pour les cordes, les tapis et les tissus grossiers.

    Une variété d'agave

    Une variété d’agave

  • La manille. Fait parti de la famille des Chanvres. Sa fibre est issue de l’abaca originaire de Manille, elle sert généralement à la fabrication des cordages marins, car elle ne se désagrège pas facilement.

Textiles issus du fruit :

  • La fibre de coco ou coir. Sous-produit de la noix de coco, on en retrouve souvent dans les brosses ménagères, balais, paillassons, cordages et rembourrage en décoration.

Parmi les fibres animales, on utilise soit la laine, soit les poils ou encore les soies.

  • La laine vient uniquement des moutons et de sa famille ! L’utilisation du mot laine ne convient que pour la fibre du mouton. Cependant cette dénomination est abondamment utilisée pour d’autres espèces.

Les poils des animaux sont généralement utilisés pour générer différents “lainages” :

  • L’alpaga (cousin du lama), lainage du même nom que l’animal de la famille des petits camélidés. Sa toison est tondue puis transformée en fil. Le fil d’alpaga est une fibre noble, haut de gamme donc coûteuse. Elle est essentiellement utilisée dans l’industrie du luxe. Son toucher est très doux, et la maille est très fine.
  • Le cachemire, portant également le nom de la chèvre qui le produit, vient essentiellement de Chine, mais aussi d’Himalaya, du Nord de l’Inde et du Tibet.Tout  comme l’alpaga, le cachemire est une fibre noble, haut de gamme et de ce fait luxueuse. Son toucher est très doux, et son confort exquis.
  • Le chameau, originaire d’Afrique du Nord, on récolte son poil en le peignant. Les poils courts beaucoup plus doux au toucher sont utilisés pour créer des tissus fins et soyeux.
  • La chèvre angora. Elle est originaire de Turquie, et plus précisément de la ville qui lui donne son nom. On trouve des élevages en Afrique du Sud et aux États Unis. On y prélève les fibres de mohair, bien connus pour leur douceur, leur soyeux, et son grand pouvoir tinctorial. Contrairement à ce que bon nombre de personnes pense, le mohair ne vient pas du lapin ! La laine obtenue est surtout utilisée pour la réalisation de maille.
  • Le lapin angora ou lapin Rex. Lui aussi est originaire de Turquie, plus précisément de la ville d’Ankara. Contrairement à la chèvre du même nom, il donne de la laine angora. On l’obtient par épilation !!! Attention pas la même que nous ! Mais l’épilation se produit par peignage. L’étoffe angora est  très luxueuse et donc chère.

    La vigogne

    La vigogne

  • La vigogne. Petit animal appartenant à la famille des camélidés. Son poil est prélevé manuellement, comme du temps des Incas. Du coup, cette fibre coûte extrêmement chère, et est encore plus douce que le cachemire. Ce qui n’est pas peu dire ! On évite tout traitement chimique, au risque d’abîmer la matière. C’est un excellent isolant thermique, donc un textile d’hiver.
  • Le crin de cheval ou de porc. Généralement utilisé pour la bourre en ameublement (fauteuil, liseuse, méridienne…) ou bien pour les pinceaux, notamment la soie de porc. Autrefois il servait également à la fabrication des crinolines et jupons.

Les animaux sécrétants de la soie sont appelés des séricigènes. Haha ! Je vous apprends encore un nouveau mot !

  • Le plus connu est la larve de bombyx du mûrier, dont les premiers élevages ont vu le jour en Chine il y a un peu plus de 4500 ans.
  • L’autre plus connu des séricigènes est l‘araignée.
    Mais la soie la plus utilisée est celle du papillon. Le shantung ou soie sauvage est généré par le vers à soie Tussah.
    La ville de Lyon était le point central des soyeux au XIXème siècle en France.
    La soie est la fibre la plus solide au Monde. Elle est très isolante et peut se porter ainsi été comme hiver. La soie possède une grande propriété tinctoriale. C’est un tissus extrêmement noble et donc cher…

L’industrie des soyeux a vite été rattrapée par l’industrie des textiles chimiques, qui a permis à la population de se vêtir à moindre frais. C’est ce que nous verrons dans un prochain article…